Cycle Code inconnu

Commissariat Marguerite Pilven

Un cycle d’expositions solo de Mischa Kuball, Theodoros Stamatogiannis, Cyrille Weiner, Magali Daniaux et Cédric Pigot, Robin Meier, Nathalie Regard.

Code Inconnu prend la forme d’un cycle de six expositions solos, mensuelles, se déroulant dans l’espace du STUDIO à partir d’octobre 2014. Elle présente des œuvres in situ, dont la présentation s’adosse pleinement aux caractéristiques spatiales du lieu. “Elles forment un parcours, une progression qui, partant du corps, massif, expire au langage.” *

Chaque proposition est concise : un artiste et une œuvre dans un espace. Par sa sobriété, elle met à nu les structures invisibles qui sous-tendent l’expérience d’”être là.” D’un point de vue anthropologique, habiter, c’est d’abord, et très simplement “inscrire du temps dans de l’espace.” Ainsi, c’est d’abord structurellement que les expositions dialoguent avec le visiteur et se complètent entre elles. Elles développent une “poétique de l’espace” qui va de son approche la plus objectale et matérielle vers une appréciation de plus en plus immatérielle et intériorisée, de l’ordre de la durée.

L’exposition forme un tout avec l’espace qui l’accueille, une unité de l’expérience qui accroit la conscience d’un temps vécu quelque part.

MP

* Jean François Lyotard, Les Immatériaux, Centre Pompidou, communiqué de presse, déc.1984

Fossil Records

Du 6 mai 2015 au 6 juin 2015
Vernissage le mercredi 6 mai 2015
Musicien de formation, Robin Meier mène depuis plusieurs années une recherche de nature éthologique axée sur l’intelligence comme capacité d’interagir avec l’environnement. Il crée notamment des dispositifs lui permettant d’établir une communication avec le règne animal par l’adresse de signaux sonores, mais aussi de simuler ou de modifier son comportement.
Si le monde du signe et de l’artifice distingue traditionnellement l’homme de l’animal, Robin Meier revient sur ce critère d’évolution pour l’explorer et l’interroger. Par les dispositifs qu’il met en place, l’animal devient cet “autre” avec lequel il établit un échange à travers l’étude de ses comportements et de son langage.

Il n’est à ce titre pas anodin que Robin Meier ait utilisé la banque sonore du Golden Record dans le cadre de l’une de ses recherches. Ce disque embarqué par la Nasa à bord des sondes spatiales Voyager contient des sons enregistrés sur terre choisis pour leur caractère “universel”. Destiné à d’éventuelles formes de consciences extra-terrestres, il est surtout une invitation à interroger notre vision anthropocentrique du monde en élargissant le spectre de notre rapport à l’Autre, à l’inconnu.

La recherche “paléo-acoustique” qu’il réalise pour le Studio en emprunte le caractère utopique fondé sur une possibilité de rencontre défiant l’espace et le temps. Robin Meier analyse et interprète musicalement la stridulation d’un insecte d’époque préhistorique à partir des nervures de ses ailes visibles sur un fossile.

“La première possibilité pour que Voyager passe par une planète potentiellement habitée sera dans plusieurs millions d'années - un temps après lequel une bonne partie des sons contenus sur ce disque auront disparus sur terre, comme les sons de l’insecte que je reconstruis. Quelque part on se trouve donc dans la situation des extra-terrestres retrouvant Voyager ! Par ailleurs la méthode de production sonore de ces insectes, appelée stridulation, ressemble dans le principe tout à fait à ce que fait un tourne-disque dont l'aiguille est mise en vibration par les sillons du disque. J'aime ce double parallèle que je voudrais mettre en œuvre pour l'incarnation physique de ce projet.”

MP

Remerciements:
- Stefano Delle Monache, sonic interaction designer, assistant professor at the Department of Architecture and Arts, Iuav University of Venice, Italy
the skatvg.eu project consortium for the Sound Design Toolkit
- Fernando Montealegre Zapata, Lecturer and assistant professor at the Bioacoustics and Sensory Biology lab, Lincoln UK

Image credit:
- Olivier Béthoux, Musée National de l'Histoire Naturelle, Paris, France
- Edmund Jarzembowski, Postgraduate Research Institute for Sedimentology, University of Reading