NULLA DIES SINE LINEA

Du 1 octobre 2010 au 30 octobre 2010
Vernissage le mercredi 30 novembre -1
La galerie laurent mueller présente dans le cadre de son inauguration un dialogue entre les œuvres de Jeongmoon Choi et Laurence De Leersnyder.

Jeongmoon Choi explore la perspective et la ligne en travaillant directement sur l'espace de la galerie. Avec ses installations de fils de laine, tendus géométriquement entre les murs, elle redéfinie les perspectives et limites de l’espace d’exposition. Certains fils traités avec des colorants fluorescents permettent de redessiner les plans autour d'une lumière alternant entre éclairage classique et lumière noire. Dans une veine minimaliste, elle utilise ce matériau pauvre comme un élément traçant les contours stylisés d’architectures flottantes, tout en faisant également référence aux illusions d'optique de l'Op Art. Ce type d’installation, où le spectateur plonge dans le noir et est guidé par des trames fluorescentes, invite aussi à l’expérience d’esthétiques plus populaires comme celle de l’univers du jeu vidéo Tron, mais aussi celle de la musique électronique, tel les Daft Punk.

Laurence De Leersnyder propose un dialogue autour de cette oeuvre-parcours avec une approche plus brute et plus sensuelle. Elle concentre ses formes depuis le début de sa carrière sur la question du geste dans le processus de création. Chacune de ses œuvres est à comprendre comme une empreinte, celle de l’impact entre la main du sculpteur et de la matière même. Pour compléter les jeux de lumières que disciplinent l’installation de Choi, elle propose une bâche pliée et imprégnée d’un engobe de résine figeant le mouvement et les pliures afin de pérenniser son geste. Une fois la bâche séparée de son enduit, la résine, fragile et translucide est recueillie et posée sur une table à tréteaux dans l'esprit d'une maquette.

De plus, Laurence De Leersnyder a également travaillé sur un projet d'accumulation d'objets dans l’esprit des travaux d’Eva Hesse. Objets qui sont le résultat des recherches, accidents et expériences qui rythment la vie quotidienne de l'artiste dans l'atelier. Librement inspirés des Working tables de Gabriel Orozco, ces objets sont accumulés dans des espaces au sol choisis par l'artiste en fonction du parcours dicté par l'installation de Choi. S'y ajoutent des oeuvres réutilisées, alternées, améliorées ou inventées qui ressortent de travaux anciens, tel que la petite série de Blobs (2010), objets en polyuréthane sortants de leurs écrins en bois brut.

Les deux artistes travaillent un espace, un paysage de la galerie, mais par conséquent aussi un espace personnel. Le visiteur peut se perdre et oublier le monde extérieur à l'intérieur de l'installation de Jeongmoon Choi, tout en étant à l'intérieur d'une structure fragile et éphémère. L'artiste veut créer des illusions, des labyrinthes. De même, Laurence De Leersnyder explore un paysage intérieur, une poésie des gestes en accord avec les matériaux, mais nous fait aussi réfléchir sur la simplicité de la vie et l'éloignement de cette simplicité dû au monde moderne.