Grey Matter

Du 4 septembre 2014 au 26 septembre 2014
Vernissage le vendredi 5 septembre 2014
GREY MATTER
Laurence de Leersnyder, Sebastian Gögel
du 5 juin au 18 juillet 2014
Vernissage le mercredi 4 juin de 17h à 21h

“Avec la poésie, l’imagination se place dans la marge où précisément la fonction de l’irréel vient séduire ou inquiéter – toujours réveiller l’être endormi dans ses automatismes.“
Gaston Bachelard

Chez Sebastian Gögel et Laurence De Leersnyder, la matière prime sur la forme. Tel que ces artistes l’explorent, elle s’apparente souvent à une mémoire s’actualisant au gré des humeurs. Elle est surface d’inscription d’un geste, trace résiduelle d’un phénomène passé, manifestation d’un symptôme. Elle contient ce mystère évident de la forme en devenir, comme l’inquiétude sourde de ce qui ne c’est pas dit tout à fait. Les allemands parlent de la Stimmung pour designer ce sens de l’ordre de la connotation, en marge de l’énonçable.

Cette expression s’inscrit dans une famille de contre-formes : des formes évidées, retournées comme un gant, ou devenues tangibles par l’intermédiaire d’un moule ou d’une empreinte. La contre-forme appelle un autre, un dehors. Si bien que l’on en vient souvent à s’interroger sur la condition d’émergence de ces oeuvres, la raison qui les a fait naître. Ces formes ont un caractère d’autant plus mystérieux et paradoxal qu’elles n’ont rien de fantomatique, mais semblent au contraire avoir poussé d’elles-mêmes et pour elles-mêmes, sans intervention de la main. C’est pourquoi le grotesque s’invite si souvent dans les pirouettes matiéristes des deux artistes, comme une expression inversée de l’héroïsme. Tenter de “saisir” ces formes, c’est n’être jamais très loin de s’inquiéter ou de se mettre à rire (ce qui revient parfois au même) devant l’échec du sens.

MP